L’empathie comme outil de gestion

Les dirigeant·es du collectif Humanise ont des expériences, des expertises et des opinions diversifiées. Cette variété de perspectives enrichit le collectif, le rend plus fort et plus inclusif. Dans cette série d’articles, nous nous sommes entretenus avec plusieurs dirigeant·es pour découvrir leur vision de notre approche B4H (business for humans).

Valérie Provost est la directrice Talent et Culture de Humanise. Son empathie, sa capacité d’écoute et sa cordialité sont des atouts de taille pour le collectif. Dans un secteur où le recrutement et la rétention du personnel sont essentiels, Valérie contribue activement à la création d’un environnement sain et accueillant qui permet à chaque talent de s’épanouir. Forte de ses convictions, elle est une dirigeante courageuse, qui cherche sans cesse à forger un monde meilleur. 

Je suis récemment tombée sur cet article de Forbes qui présente l’empathie comme la première compétence que devrait posséder tout·e  leader. On parle ENFIN de l’empathie comme un outil de rétention et d’innovation, plutôt que comme un signe de faiblesse. 

Dans toute organisation, les interactions humaines sont souvent un élément complexe (et fascinant bien sûr!) à prendre en considération pour atteindre des objectifs – et avoir du fun ensemble au travail. L’empathie est une force pour y arriver, et elle est encore plus vive au sein d’une organisation humaine comme Humanise, qui mise sur la bienveillance et l’écoute. 

Dans une industrie créative comme la nôtre, le choc des idées est monnaie courante. On veut encourager ces échanges constructifs, qui contribuent à la qualité de notre travail. Cependant, ceux-ci peuvent aussi créer des frictions. Pour maintenir une ambiance agréable tout en ayant des débats d’idées, je crois sincèrement qu’on a le devoir de réfléchir à la manière d’intégrer davantage l’empathie dans nos interactions et nos pratiques de gestion. Bien qu’elle soit innée, l’empathie n’est pas toujours facile à manifester quand on est sous pression. Voici donc quelques pistes de réflexion. 

L’approche empathique en situation difficile

Face à une situation conflictuelle ou à une divergence d’opinions, que ce soit avec un·e collègue ou un·e employé·e, la réaction « facile » est souvent de blâmer l’autre, d’être sur la défensive, de se plaindre. C’est normal, c’est humain, mais on peut faire mieux en abordant chaque situation difficile de deux façons :

  • En se focalisant sur les pensées des autres par l’empathie cognitive : Si j’étais dans sa position, qu’est-ce que je penserais en ce moment?   
  • En se focalisant sur les émotions des autres par l’empathie émotionnelle : Dans sa position, je me sentirais…

Attention : Se mettre à la place de l’autre et tenter de le ou la comprendre, ça ne veut pas nécessairement dire qu’il faut laisser tout passer, ignorer les problèmes ou éviter toute discussion difficile. Être transparent·e (de la bonne façon) signifie parfois avoir des opinions différentes ou faire face à des tensions. Par contre, lorsqu’on adopte cette posture mentale, on  est plus ouvert·e à l’autre et on réduit grandement les effets néfastes de ces discussions et les émotions négatives suscitées par  celles-ci. 


Vos relations avec vos employé·es

Je le répète souvent dans nos rencontres de direction parce que j’y crois  : prenez le temps de vous intéresser (sincèrement) à la vie de vos employé·es, à leurs sentiments, à leurs réalités.  Ça devrait faire partie de chacune de vos discussions. 

Nous sommes souvent trop porté·es à limiter la discussion au  travail, surtout à distance. Faites un effort conscient pour comprendre ce qu’ils ou elles vivent. Portez attention à leur niveau d’énergie (ou de fatigue). Participez aussi activement aux échanges en parlant de votre expérience, qui peut être enrichissante pour un·e employé·e. 

En comprenant vos employé·es et en leur fournissant ce dont ils ou elles ont besoin pour réussir, vous créez inconsciemment de la confiance et renforcez vos relations. Conséquemment, vous verrez un impact positif sur la collaboration et le rendement sous toutes ses formes.

Prenez garde, vouloir comprendre ne veut pas dire régler les problèmes des autres. Tout ne repose pas sur vos épaules; c’est beaucoup de pression pour une seule personne. Lorsque vous comprenez bien la situation et faites appel à votre empathie, vous pouvez trouver une solution en équipe ou diriger la personne vers les ressources appropriées.  

Un·e employé·e a manqué un livrable? Il ou elle vit peut-être une situation difficile dans sa vie personnelle, ou en a peut-être trop dans son assiette et se sent dépassé·e. Au lieu de noter le manquement, tentez de comprendre pourquoi c’est arrivé et d’accompagner la personne dans la mise en place de solutions. 

Un·e employé·e démontre des signes d’ impatience dans une rencontre interne. Ne passez pas à côté du fait que ce type de comportement est inacceptable, mais tentez de comprendre ce qui l’a mené·e à cet état. Il y a peut-être des éléments importants, plus profonds, à aborder. 

Vos collègues gestionnaires? Vos meilleur·es allié·es 

Nous vivons tous et toutes des réalités différentes. Je vous encourage fortement à cultiver vos relations avec vos collègues et à vous renseigner sur leur situation. C’est un investissement de temps compte tenu de nos horaires bien chargés, mais il n’y a rien de mieux pour développer des liens forts au sein d’une équipe de gestion. La confiance, ça se crée à chaque conversation, à chaque interaction. Entretenir ces relations vous apportera beaucoup! Partagez, échangez, ayez du plaisir ensemble, au-delà du travail. Apprenez à connaître les forces de vos collègues et chérissez-les. 

Une autre équipe refuse de prendre un mandat ou de collaborer avec la vôtre? Au lieu de penser que cette équipe n’est pas collaborative, prenez un moment pour faire preuve d’empathie et tenter de comprendre la situation. Cette équipe a peut-être des enjeux de ressources. Vous pourriez lui apporter votre aide au besoin! 

La qualité du projet livré par une autre équipe n’est pas au niveau attendu? Questionnez-vous sur votre part de responsabilité. Est-ce que j’aurais pu mieux les accompagner? Ai-je communiqué clairement? Souvent, ce genre de situation s’explique par un manque de communication. Ne sautez pas aux conclusions. 

Soyez empathique envers vous-même

L’empathie commence par soi. Prenez soin de vous. Aucun·e humain·e n’est parfait·e, soyez indulgent·e envers vous-même. Misez sur vos forces! Si l’empathie est innée, ça ne veut pas dire qu’il est forcément naturel pour vous d’en faire preuve. Faites un effort conscient tous les jours, en commençant par l’empathie pour vous-même, puis en utilisant cette compétence avec les autres. Vous verrez, c’est payant. 

Valérie s’apprête à vivre le plus grand projet de sa vie : être maman. Elle nous reviendra en force au mois d’août 2023, inspirée et emballée à l’idée de découvrir ce que le collectif Humanise aura accompli en son absence.

Elle sait aussi pertinemment que son nouveau rôle de mère lui servira dans ses futurs défis professionnels et qu’il lui apportera une perspective sans doute différente du monde du travail. On a déjà hâte de la retrouver!